Le Poil et la Plume by Anny Duperey

Le Poil et la Plume by Anny Duperey

Auteur:Anny Duperey [Duperey, Anny]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Possédant une maison dans la Creuse, l’attaque de prédateurs, sensibilité et justesse aux petits tracas et aux joies que procure la compagnie des animaux, Anny Duperey s’est construit en pleine campagne un coin de paradis où vivent harmonieusement chats et volatiles en tous genres : poules, semble être un puits de connaissance sur la façon dont vivent ces gallinacées. Ses souvenirs d’enfance se mêlent avec fraîcheur, mais le moment venu, l’adoption de « Chichi », pigeons, passionnée, à travers lesquels apparaissent des réflexions plus générales. Anny puise sa force, canards... Elle nous invite à entrer dans son quotidien de femme dévouée au bien-être des animaux et à la suivre dans ses péripéties animalières : l’arrivée des premières poules, la difficulté de reproduction des animaux, paons, le soin prodigué à des paons malades… Le récit ressemble parfois à un manuel d’élevage tant l’auteur, un pigeonneau abandonné par ses parents, elle a ses favorites, la cohabitation des chats et de cette basse-cour, elle les fait rôtir et les mange avec appétit., véritables « personnages », à travers les hauts et les bas de sa vie de femme et de sa carrière de comédienne et d’écrivain. Elle est capable de passer des nuits à nourrir et réchauffer des poussins. Parmi ses poules
Éditeur: Éditions du Seuil
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Le coq, père et protecteur

Je n’aimais pas les coqs.

Je les trouvais hautains, ridicules avec leurs poses arrogantes, leur crête stupidement dressée, leur jabot de « petit chef » gonflé. Je transposais sur ce pauvre animal une aversion certaine pour les attitudes machistes, et j’avoue être tombée dans un travers que je déteste : l’a priori négatif en toute méconnaissance de cause !

Cette mauvaise impression s’évanouit dès que je les regardai vivre.

Le coq est une bête épatante, voire attendrissante.

Dans une basse-cour il est le père et le protecteur de tous. Il prend soin des mères, des poussins, veille à la bonne entente de sa petite tribu. J’ai vu par exemple un coq s’interposer, physiquement, pour séparer deux poules qui se « crêpaient le chignon ». Il se plaça entre elles pour les séparer, se tournant vers l’une, puis vers l’autre, en émettant un sourd caquetage qui visait nettement à les raisonner – du genre « Allons, allons, les filles ! Allons, du calme… »

Son rôle ne consiste pas seulement à cocher les poules les unes après les autres, d’une manière qui nous semble brutale et extrêmement soudaine, sautant sur leur dos et s’y maintenant à l’aide de ses ergots, le bec fermement accroché aux plumes de leur cou. Il fait là son devoir de reproduction et les poules sont en général consentantes, voire… demandeuses. Ensuite il veille, surveille, protège son monde avec beaucoup d’attention et de bienveillance.

Ainsi, s’il trouve quelque chose de bon, il ne l’ingurgite pas égoïstement mais appelle ses poules avec les jeunes poussins éventuels, et leur désigne du bec ce qu’il a trouvé pour les encourager à le manger. Ce faisant, il émet un typique caquetage, semblable à celui des mères nourricières et qui signifie nettement « Tiens, tiens, prends, tiens ! », en émiettant un peu cette nourriture au sol, pour la rendre plus facile à ingurgiter par les petits.

Je fus très surprise et attendrie la première fois que je vis un coq agir ainsi. Je crus que c’était exceptionnel et que celui-là était particulièrement gentil. Je m’aperçus ensuite que, bien installés dans leur rôle de « patron » de la basse-cour, ils agissaient tous de même, se servant en dernier après leur famille.

La vie d’un poulailler est très hiérarchisée, une hiérarchie qui s’organise naturellement comme une « vie de village », et les nouveaux arrivants, après un petit temps d’adaptation, trouveront leur place assez rapidement.

En tête il y a donc le coq, puis les poules-mères. Ceux-là nicheront ensemble pour la nuit, égalitairement, le plus haut possible, si vous avez un perchoir à étages genre large échelle appuyée sur un mur – les poules ayant des poussins fraîchement éclos exceptées, puisqu’elles doivent rester au sol ou garder le nid pour les réchauffer. Mais elles regagneront leur place près du coq au plus haut de l’échelle dès que possible.

Juste à l’étage en dessous sont les poules plus jeunes. Elles monteront en grade au fur et à mesure de leur avancée en âge, jusqu’à devenir les égales des « vieilles épouses » respectées.



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